Une universitaire TERF réécrit l'histoire

Traduction 31 juil. 2022

Source : https://www.transadvocate.com/terf-academic-rewrites-herstory_n_24456.htm

Autrice :

Traducteurice : MaddyKitty

Publié initialement : 4 septembre 2018


Une militante TERF censure les voix des féministes radicales pour faire entrer la haine dans la classe

Militante féministe radicale trans-excluante (TERF), Sheila Jeffreys a écrit un nouveau livre universitaire qui déclare informer les lecteurs des nombreuses façons dont la culture TERF “a entièrement disparu de l'histoire”. Parmi ceux qui, selon Jeffreys, ont le pouvoir de faire disparaitre les TERFs de l'histoire, figure en bonne place un “mouvement influent de défense des droits des hommes à se travestir qui impose aux lesbiennes leur présence partout où nous cherchons à nous rencontrer ou à établir des contacts”. Pour étayer cette affirmation, Jeffreys cite les problèmes survenus lors du plus grand rassemblement lesbien de l'histoire, la West Coast Lesbian Conference (WCLC) de 1973.

Pour celleux qui ne le savent pas, la WCLC était une conférence féministe radicale trans-inclusive, co-organisée par une femme trans. Il est intéressant de noter que Jeffreys omet de mentionner que le groupe qui organisait l'événement était le collectif The Lesbian Tide, une organisation dirigée par une lesbienne féministe radicale qui s'identifiait trans. Celle-ci aimait citer Monique Wittig. Je parie que Jeffreys ne veut pas que la voix de Jeanne la “butch trans” Córdova[1] gêne l'histoire universitaire qu'elle cherche à vendre (pour le prix modique de 150$).

Jeanne Córdova, fondatrice du collectif The Lesbian Tide (18 juillet 1948 – 10 janvier 2016)

Après avoir supprimé ces éléments contextuels déterminants, Jeffreys prétend que cette conférence lesbienne féministe radicale a été perturbée par l'existence des femmes trans et non, comme l'histoire le montre, par un petit groupe de TERFs violentes.

Le collectif The Lesbian Tide répond aux TERFs qui tentent d'interdire les femmes trans d'un groupe de femmes de San Francisco... Également absent de l'histoire universitaire de Jeffreys.

Au lieu de faire preuve d'honnêteté sur cette histoire, Jeffreys ment à ses lecteurs, dans le style gish-gallop, en prétendant que la WCLC était en fait un espace TERF, illustré par un discours controversé prononcé par Robin Morgan, une autre TERF.

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Le « Gish gallop » est une expression de l'anthropologue américaine Eugenie Scott pour fustiger la rhétorique du créationniste Duane Gish, en l’occurrence une technique de débat qui consiste à noyer son adversaire sous un déluge d’arguments inconsistants.

Source : Gish gallop, Wikipédia.

Jeffreys omet d'informer ses lecteurs sur la teneur de ce discours. Celui-ci était tellement fanatique que même Morgan le censure lorsqu'il est relaté dans les livres d'histoire :

[Elliott], le même homme [sic] qui, lorsque des femmes l'ont personnellement supplié de ne pas assister à cette conférence, a répondu que si on le [sic] tenait à l'écart, il [sic] engagerait une action fédérale contre contre ces femmes en les accusant de “discrimination et de conspiration criminelle en vue de discriminer” [...] Ces mêmes soeurs éminentes qui ont pendant des mois travaillé jour et nuit pour créer et organiser cet événement ont, d'un seul coup, en invitant cet homme [sic] [...] insulté chaque femme présente ici. Je crains qu'elles ne nous doivent des excuses pour le seul motif de la discorde. Ce que je veux dire, c'est que si ne serait-ce qu'une seule femme a estimé hier soir qu'il [sic] devait partir, cela aurait dû être suffisant. En ce qui concerne l'Homme, nous ne devons pas être séparées mais faire front. J'accuse [Elliott] d'être un opportuniste, un infiltré et un destructeur, avec la mentalité d'un violeur. Et vous, les femmes présentes à cette conférence, savez qui il [sic] est. Maintenant, vous pouvez le [sic] laisser entrer dans vos ateliers, ou vous en charger.

– Discours non censuré prononcé par Robin Morgan à la WCLC, 1973

Il est révélateur que Jeffreys ait choisi de supprimer de l' “histoire” qu'elle vend (encore une fois, pour 150$) le fait que Morgan a incité les TERFs à la violence, qu'elles ont tenté d'agresser physiquement des femmes trans lors de l'événement après le discours de Morgan, ou que les TERFs ont physiquement battu des lesbiennes féministes radicales cis comme Robin Tyler pour avoir osé défendre des femmes trans contre leur violence.

Robin Tyler (née le 8 avril 1942), militante lesbienne féministe radicale, artiste et membre du duo comique Harrison and Tyler, séparé en 1978. Patty Harrison est toujours sa compagne.

Au lieu de ça, Jeffreys prétend :

Dans les années 1970, des hommes travestis [sic] ont tenté d'entrer dans les espaces lesbiens, mais ils étaient peu nombreux. Il s'agissait d'individus isolés, comme l'homme [sic] qui a participé à la West Coast Lesbian Conference de Los Angeles en 1973 et qui a créé des divisions extrêmement préjudiciables. Robin Morgan a prononcé un discours contre ce qu'elle a appelé “l'obscénité du travestissement masculin” lors de la conférence organisée en l'honneur de sa présence (NdT : la présence de Beth Elliott).

– Jeffreys, 2018

Il n'est pas surprenant que Jeffreys choisisse de cacher les propos anti-TERF tenus à l'époque par les féministes radicales qui étaient présentes. Puisque Jeffreys semble heureuse d'effacer ces voix dans sa quête de “vérité” académique, voici les notes de l'organisatrice de la conférence[2], Barbara McLean, alors qu'elle écoutait Robin Morgan prononcer son discours :

Cette femme insiste pour que Beth Elliott ne soit pas autorisée à se produire parce qu'elle est transsexuelle. Beth faisait partie du comité directeur de la conférence de San Francisco et du groupe initial qui a donné naissance à l'idée [...]. Elle a écrit des chansons féministes non conventionnelles. C'est pour ça qu'elle est là. Non, nous ne devons pas, nous ne pouvons pas en faire un homme. Nous ne la connaissons pas comme un homme.

Il [sic] a une bite ! Ça fait de lui [sic] un homme [sic].”

C'est n'importe quoi ! L'anatomie n'est pas une destinée ! Il y a une contradiction ici. Est-ce qu'on croit ou pas que l'anatomie s'inscrit dans un destin ?

“[C'est] la cooptation la plus bizarre et la plus dangereuse de l'énergie et de l'émotion lesbiennes [que nous] pouvons imaginer.”

Je vois que l'objection des Gutter Dykes aux transsexuelles provient du fait qu'elles ou qu'elles ont été socialisées en tant qu'hommes, identifiés comme telles, et donc oppressives pour les femmes. Qu'en est-il des gouines qui ont été socialisées en tant qu'hommes, soit par leur famille, soit par la partie de la communauté gay qui a (et avait exclusivement) dans le passé imité la société hétéro et ses stéréotypes sexuels ? Qu'en est-il des anciennes et des butchs actuelles ?

Est-ce que j'ai bien compris [Robin Morgan] ? Oui. Elle a dit qu'au lieu d'opter pour l'unité, elle choisit la polarisation. Je suis confuse. Je suis toujours confuse. D'autant plus que le but annoncé de la conférence, c'est l' UNITÉ [...] Je suis en colère. Je me sens trahie [...] Maintenant elle dénigre Kate Millet. Maintenant elle nous dénigre à cause de ce truc de transsexualité. Maintenant elle nous dénigre TOUTES. Je ne peux pas croire qu'elle ait jamais écrit quoi que ce soit sur la “sororité”.

– Barbara McLean, 1973

Kate Millett (14 septembre 1934 - 6 septembre 2017), écrivaine féministe

Un compte-rendu universitaire de cette histoire considérerait avec honnêteté cet affrontement entre la violence physique de féministes essentialistes et le discours féministe radical actuel. A l'évidence, Jeffreys n'y voit pas d'intérêt ; à la place, Jeffreys semble avoir besoin de réécrire l'histoire comme une caricature de l'histoire actuelle, où la WCLC était un espace TERF, où la violence TERF y est supprimée, et où que les voix des lesbiennes féministes radicales trans-inclusives, qui constituaient la vaste majorité de la conférence, sont effacées au service d'une narration où les TERFs sont les victimes de l'infamie trans. Nous nous retrouvons face à une fiction historique dans laquelle les femmes trans sont le problème et les TERFs la solution.

Nick Haslam, de la Melbourne School of Psychological Sciences, identifie deux types de déshumanisation. Celle-ci se produit lorsque “les caractéristiques qui sont uniquement humaines et celles qui constituent la nature humaine” sont niées par certains groupes :

En refusant aux autres des attributs exclusivement humains, on les fait passer pour des animaux, et en refusant aux autres la nature humaine, on les fait passer pour des objets ou des automates. Les fondements cognitifs des formes “animales” et “mécanistes” de la déshumanisation sont proposés.

Ce modèle propose deux dimensions de l'humanité qui peuvent être refusées aux autres. L' “unicité humaine” fait référence aux attributs qui sont considérés comme la distinction entre les humains et les autres animaux. Ils impliquent le rafinement, la civilité, la moralité et une cognition supérieure. La “nature humaine” fait référence aux attributs qui sont considérés comme des caractéristiques partagées et fondamentales de l'humanité, telles que l'émotivité, la chaleur et la flexibilité cognitive. Lorsque les attributs de l'unicité humaine sont refusés à des personnes, celles-ci sont explicitement ou implicitement assimilées à des animaux et considérées comme infantiles, immatures, grossières, irrationnelles ou arriérées. Lorsque les attributs de la nature humaine sont refusés à des personnes, elles sont explicitement ou implicitement assimilées à des objets ou des machines et considérées comme froides, rigides, inertes et dépourvues d'émotion.

Le fait d'être traité comme incompétent, inintelligent, non sophistiqué, et non civilisé entraîne une aversion de soi, qui peut mener à des sentiments de culpabilité et de honte. D'autre part, le déni de la nature humaine constitue une forme plus grave de maltraitance. Ces types d'expériences de déshumanisation ont des implications sur la construction de l'identité individuelle, qui peuvent mener à des états de dégradation cognitive et des sentiments d'affliction.[3]

Pour des universitaires telles que Jeffreys, les personnes trans sont construites comme des caricatures de parasites monstrueux, aspirant l'histoire même d'un peuple opprimé. Dans le discours TERF, la notion selon laquelle les personnes trans sont en fait, comme l'a dit l'universitaire Janice Raymond, des “produits artificiels”, fait l'objet d'un débat universitaire. Dans l'itération de Jeffreys de la moralité ad naturam de Raymond, les trans sont des déviants, des menteurs violents et des traîtres dont les fétiches sexuels nuisent à toutes les femmes. Mary Daly, une autre universitaire TERF, a fait remarquer que les personnes trans sont des constructions comme “Frankenstein”, des envahisseurs déterminés à violer les frontières des femmes :

Aujourd'hui, le phénomène Frankenstein est omniprésent, non seulement dans les mythes religieux mais également dans son rejeton, la technologie phallocratique. Ce désir insensé de pouvoir, la folie de la violation de la frontière, est la marque des nécrophiles qui sentent leur manque d'âme/esprit/d'amour de la vie et les conduit à essayer d'envahir et tuer tout esprit, en lui substituant des amas de cadavres. Cette invasion/élimination nécrophile prend différentes formes. Le transsexualisme est un exemple d'engendrement par la chirurgie masculine qui envahit le monde des femmes en les remplaçant. Le génie génétique dirigé par des hommes est une tentative de “création” sans les femmes. La fabrication projetée par les hommes d'utérus artificiels, de cyborgs qui seront en partie chair et en partie robot, de clones, tous sont des manifestations de la violation phallocratique des frontières.[4]

Non seulement les corps des personnes trans sont issus de mutilations, mais dans l'idéologie TERF, les corps des trans sont malodorants (comme l'affirme Jeffreys) ou en décomposition (comme l'affirme Janice Raymond).[5] Le message envoyé par les leaders d'opinion/universitaires TERFs est clair : les femmes trans représentent le loup dans la bergerie ; un ennemi qui se trouve partout, mais surtout dans les espaces authentiques pour femmes. En fait, pour Jeffreys, quand une femme trans utilise des toilettes publiques, c'est une violation des droits humains des femmes authentiques :

La dignité est un principe important de la législation sur les droits humains. La déclaration universelle des droits de l'homme commence par ces mots : “Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.” L'entrée de personnes au corps masculin dans les toilettes pour femmes se produit de plus en plus fréquemment, notamment aux États-Unis, et est justifiée avec succès par la référence aux droits genrés. Les femmes sont ainsi exposées à toute une série de comportements de harcèlement sexuel de la part des hommes, qui violent le droit des femmes à la dignité humaine.

La création d'un droit pour les hommes d'entrer dans les toilettes pour femmes recèle, potentiellement, un certain nombre d'effets négatifs, tels que la dissuasion des femmes de les utiliser, ce qui pourrait créer des problèmes de santé, et le fait de forcer les femmes à se trouver dans la proximité intime des hommes, dont certains ont un intérêt évident à l'excitation sexuelle à laquelle ils peuvent accéder en violant les droits des femmes à la dignité humaine dans ces lieux.[6]

De telles contextualisations morales des femmes trans contribuent à un climat social où :

  • Les femmes trans sont publiquement battues quand elles tentent simplement d'accéder à des toilettes.
  • Les enfants trans sont menacés de mort quand ils tentent d'accéder aux toilettes.
  • Des femmes cis sont battues parce qu'elles semblent être trans.

Cette rhétorique morale, conçue pour déshumaniser les personnes trans, informe un certain type de comportement qui est observable dans les itérations historiques et contemporaines du mouvement TERF. Je soutiens que toute moralité qui cherche à séparer un groupe d'humains de leur humanité n'est pas, dans aucun sens du terme, féministe. Ce que Jeffreys a à offrir, c'est un discours de haine habillé dans des mensonges, afin de pouvoir le faire passer pour un discours universitaire auprès d'étudiants peu méfiants.

En piochant dans la rhétorique des TERFs publiée après la parution du livre de Raymond Transsexual Empire en 1979, Jeffreys cite des TERFs qui utilisent des éléments rhétoriques de l'époque de Raymond tels que “male-to-constructed female” (parce que, devons-nous croire, les femmes cis ne construisent pas leur phénotype féminin, n'est-ce pas ?) pour faire à nouveau des affirmations ad naturam conçues pour exclure rhétoriquement les femmes trans (et vraisemblablement les femmes intersexuées) de la condition matérielle qui définit la classe politique “femmes” dans notre culture :

Samedi soir, une “womin” autrefois acceptée a avoué [...] être un transsexuel (male-to-constructed female), c'est-à-dire un homme à qui on a coupé la bite ! [...] Personnellement, je ne fais pas dans l'humanitaire, je suis une féministe, il y a une différence ! [...] C'est une question totalement politique [...] qui doit [...] être résolue une fois pour toutes.[7]

Jeffreys attribue à Janice Raymond, philosophe féministe et universitaire, la maternité de l'idéologie TERF, en raison de son livre de 1979, The Transsexual Empire: The Making of the Shemale. Si Jeffreys affirme que “la question du droit des hommes qui se travestissent à pénétrer dans l'espace des femmes a continué à faire l'objet de commentaires passionnés”, elle omet de mentionner la haine et la violence que l'idéologie de Raymond a inspirées. Le harcèlement des collectifs féministes radicaux comme Cell-16 et Sisters par des TERFs, pour le crime d'être trans-inclusifs, est effacé de l'histoire académique de Jeffreys. Le récit de la façon dont l'idéologie de Raymond a mené à la tentative d'assassinat sur la personne de Sandy Stone, une femme trans membre du collectif séparatiste et lesbien féministe radicale Olivia, a également disparu.

Sandy Stone (née en 1936), théoricienne, féministe et artiste. Autrice du manifeste post-transsexuel.

L' “histoire” académique offerte par Jeffreys est faite de silences et de censure où la majorité des voix lesbiennes féministes radicales trans-inclusives sont effacées des archives historiques pour soutenir le mensonge que l'idéologie TERF et le féministe radical lesbien sont et ont toujours été synonymes. Ainsi, la raison pour laquelle les communautés féministes ont créé le terme “TERF” en 2008 devient évidente : les TERFs agissent pour confondre leur idéologie avec le féminisme radical, et les féministes radicales ne veulent pas que leur mouvement soit colonisé par ce qui est essentiellement un groupe de haine anti-trans.


  1. “C'était une mauvaise semaine pour les trans-butch comme moi et mes amis. Il y a quelques jours, des groupes de droite et un psychiatre ont averti les familles américaines de ne pas regarder un homme transgenre, Chaz Bono, danser à la télévision. Ils disent que les enfants seront troublés par Chaz Bono.” 6/9/2011 ; Biographie de Jeanne : “Jeanne Cordova, autrice, militante, et butch transgenre”. 17/2/2014 ↩︎

  2. Gallo, Marcia M. Different Daughters: A History of the Daughters of Bilitis and the Rise of the Lesbian Rights Movement. New York : Carroll & Graf Publishers, 2006. 190. ↩︎

  3. Bastian, Brock et Nick Haslam. “Experiencing Dehumanization: Cognitive And Emotional Effects Of Everyday Dehumanization”. Basic and Applied Social Psychology 33, no. 4 (2011) : 295-303. ↩︎

  4. Greer, Germaine. The Whole Woman. New York : A.A. Knopf, 1999. 80. ↩︎

  5. “Elle ne remplacerait pas la souffrance du genre par un maintien artificiel et plastique du problème, de sorte que le transsexuel devienne un spectateur non critique et dépendant de son moi en profonde décomposition.” Janice Raymond, Transsexual Empire, p. 167 ↩︎

  6. Jeffreys, Sheila. Gender Hurts: A Feminist Analysis of the Politics of Transgenderism, 153-154. New York : Routledge, 2014. ↩︎

  7. London Women’s Liberation Newsletter, 1/24/1979 ↩︎


Pour un examen (revu par des pairs) du terme “TERF” et de l'histoire du mouvement anti-trans sexiste, qui se présente comme un “féminisme radical” à des médias non critiques, veuillez consulter l'article suivant du journal TSQ de la Duke University Press :

Radical_Inclusion_Recounting_the_Trans_I-2.pdf.

Des éléments complémentaires sur la WCLC sont présents sur cette archive, notamment le discours intégral de Robin Morgan, les notes de Barbara McLean (organisatrice de la conférence pour Beth Elliott), ainsi que la réponse de Beth Elliott :

West Coast Lesbian Conference Archives - The Berkeley Revolution
West Coast Lesbian Conference Archives - The Berkeley Revolution

Mots clés

MaddyKitty

Anarchiste et femqueer