Luttes TDS

24 févr. 2025

Le travail du sexe est un nom plus juste donné à la prostitution. Ça comprend les personnes qui se rencontrent en vrai, les photos/vidéos, tout service sexuel contre de l'argent. C'est une activité qui entend des besoins de la part des personnes qui l'exercent.

Déjà, ça n'a aucun sens d'être pour ou contre le TDS. Les échanges économico-sexuels existeront toujours dans une société capitaliste, fondé sur le profit à tout prix. D'autant plus quand il est basé sur la suprématie blanche, le patriarcat et la cishétéronormativité. La question est davantage: veut-on que les personnes qui exercent cette activité puissent le faire en sécurité ? Veut-on leur garantir des bonnes conditions matérielles d'existence ? Les enjeux réels sont d'adapter la société de manière à ce qu'il y ai le moins de violences possibles.

Or notre perception du travail du sexe est souvent remplie de clichés. La prostitution n'est pas un viol tarifé, sinon on perd toute définition du consentement. Les TDS ne vendent pas leurs corps, ou alors, tout le monde le fait, de par le Capitalisme. Il existe des marchés horribles autour du travail du sexe, comme d'autres travails. Toutes ces idées reçues aboutissent à une perception erronée, et à la tentative d'imposer une morale idéaliste.

Du point de vue des travailleureuses du sexe, les vécus et les avis divergent beaucoup. Certain.es considèrent ça comme un travail, d'autres non. On ne peut pas vraiment définir la prostitution par essence, alors que les expériences sont si différentes.

Il existe différentes approches politique du TDS. Le prohibitionisme veut tout interdire dans le TDS. L'abolitionnisme veut abolir la prostitution car on la pense malsaine mais sans criminaliser les TDS directement. Le réglementarisme serait d'autoriser le TDS mais le réglementer comme un vrai travail. C'est pensé par beaucoup comme la solution. Seulement ça ne le serait que si sont incluses les personnes migrantes, trans, handicapé.e.s etc. La décriminalisation entend arrêter de criminaliser les TDS, les clients et le proxénétisme. C'est pour cela que beaucoup de TDS luttent. Il s'agit de pouvoir être libre de s'auto-organiser, avec les personnes choisies.

Les milieux de gauche et d'extrême-gauche se perdent dans ces débats. Les solutions réformistes, entre répression ou légalisation, ne sont que des perspectives autoritaires. De même pour les révolutionnaires, anarchistes ou non, qui ne voient qu'une perspective abolitionniste impossible. François Dupuis-Déri fait une analyse historique de cette opposition qui ne date pas d'hier. Mais il existe aussi des organisations autonomes variées de personnes concernées qui essaient de se débrouiller au quotidien.

Ce qui est sûr actuellement, c'est qu'une bonne partie des TDS sont très précaires. Et que les lois actuelles ont tendance à augmenter cela. Celles sur le proxénétisme stigmatisent les TDS en mettant en danger leurs proches. La pénalisation des clients réduit le choix, et donc augmente l'insécurité de l'activité. La solution n'est pas de s'attaquer à celle-ci mais plutôt à ce qui la rend dangereuse.

Cette vidéo a été écrit en se basant beaucoup sur ce qu'ont partagé Osmose et Zélicoptère sur instagram. Mais il est d'autant plus intéressant d'en parler autour de vous et d'agir en fonction de vos envies et moyens. Ca consiste principalement à soutenir les associations locales d'entraide entre TDS. Et s'il n'en existe pas, vous pouvez invitez dans vos syndicats, dans vos orgas, des personnes concernées.

D'ailleurs, si c'est votre cas, il y a en ce moment des projets qui recherchent des contributions. Le Projet Evasions fait un appel aux anarchistes faisant du travail du sexe pour leur publication. Les contributions peuvent être envoyées jusqu'au 28 février 2025. Transpdgouineclub cherchent des personnes concernées en général pour un zine, jusqu'au 30 mars 2025.

Les luttes autour du travail du sexe, une rapide introduction

https://youtu.be/_sxeuSZ1o_I