Affiche italienne : la liberté est thérapeutique.

La liberté seule émancipe

Manifeste 10 avr. 2024

L'enfermement et le contrôle ne sont pas émancipateurs, même quand ils prétendent se faire "pour votre bien", ou "pour le bien de la société". Faisons de nos murs des ponts pour tendre vers davantage de liberté.

Cassons les murs des CRA, des prisons, des hôpitaux psychiatriques, du cabinet psy, du cabinet ministériel et de ses analystes producteurs de la société de surveillance, de l'entreprise et les murs de l'agence administrative flic qui "obéit aux ordres".

La liberté se passe de la matraque et du carnet d'analyses. Elle se passe du paternalisme et de la fausse bienveillance. La liberté politique se vit de façon maximaliste, afin que ma liberté étende celle des autres.

Je suis autant enfermé·e symboliquement si je laisse la police-justice décider du sort de la victime et de son bourreau alors que la victime n'a pas la liberté de réclamer justice afin de refuser son statut de victime et le bourreau pas la liberté de prendre en charge son acte face à sa victime et refuser de demeurer bourreau.

Je suis autant enfermé·e symboliquement si j'accepte qu'on sangle maon prochain·e pour "son bien", au lieu de lui laisser la liberté de gérer avec des pairs ce qui lui convient le mieux. De même quand je criminalise les UD et TDS, c'est moi que je criminalise puisque j'accepte d'étendre le pouvoir policier.

Quand j'accepte la manif pacifique et que j'estime que les actes de rébellion sont illégaux, c'est ma liberté que je rends illégale. Quand la police tue et que je réclame des preuves de l'innocence, c'est mon absence de liberté de refuser la culpabilité apposée par la police sur les corps pauvres et racialisés que je réclame.

Quand je vote et que j'exècre moralement l'abstentionniste, c'est ma liberté que j'exècre.

Quand je refuse la solidarité avec la personne qui survit de la charité à géométrie variable de l'administration, ou quand je me prétends solidaire internationalement des victimes et suis solidaire des bourreaux ici, c'est ma liberté que je sacrifie en sacrifiant celle des autres ainsi que ma liberté à réclamer demain la solidarité.

Je refuse ma liberté de définir mon autonomie (capacité à faire loi sur moi-même) quand j'impose aux autres quoi faire de la leur.

Chacun des petits moments où je choisis de favoriser le statu quo au lieu de me solidariser et trahir le pouvoir, c'est ma liberté que je trahis. La liberté est seule libératrice, et c'est par elle qu'on tendra vers davantage d'égalité.

Mots clés

MaddyKitty

Anarchiste et femqueer