Les lesbiennes m-spec (multispec)

Source originale: https://bi-lesbian.carrd.co/

Traducteurice: MaddyKitty


Table des matières

C’est quoi une lesbienne bi?

Tout simplement, une lesbienne bie est une personne utilisant à la fois les termes bi et lesbienne pour se définir ! Il y a énormément de raisons pour lesquelles quelqu’un peut utiliser l’étiquette “lesbienne bie”.

Le lesbianisme bisexuel fait partie d’une large sous-catégorie des lesbiennes appelée les lesbiennes m-spec. M-spec est une abréviation de multispec, terme qui inclut toutes les personnes attirées par plusieurs genres. Cela peut inclure les lesbiennes bi, les lesbiennes pan, les omni-lesbiennes, les lesbiennes plurielles, etc.

Chacune de ces identités a son propre drapeau, en plus du drapeau lesbien m-spec.
Le lesbianisme bi existe depuis de nombreuses décennies, et n’a rien d’un terme nouveau.

Le terme lesbien s’appliquait à toute femme en relation romantique ou sexuelle avec d’autres femmes, et de nombreuses femmes bisexuelles l’utilisent encore de nos jours pour cette raison. Cependant, à cause du séparatisme lesbien développé dans les années 70, de nombreuses personnes s’identifiant comme lesbiennes ont été exclues de leur propre communauté et histoire, et le sont encore aujourd’hui.

Pourtant, récemment, il y a eu une réapparition du terme et des personnes l’utilisant, ainsi que des discussions à ce propos de manière générale, aussi bien des personnes pour ou contre ce terme.

Sources et explications supplémentaires

Cette section compilera toutes les informations que j’ai pour l’instant sur les lesbiennes m- spec. Il est important de noter que cette liste n’est pas exhaustive et que d’autres sources peuvent être trouvées, mais elles seront ajoutées quand je les trouverais.

Certaines sont des documents historiques, d’autres des posts présentant une réflexion, et d’autres des posts incluant des liens.

Note : Toutes les personnes citées n’ont pas des convictions que j’approuve ; je les note uniquement pour leurs sources et informations objectives.

  • Le lesbianisme bisexuel n’a rien de nouveau (✩) (♡) (✩) (♡)
  • Les expériences d’un gay bisexuel (✩)
  • L’utilisation de lesbien comme terme parapluie (✩)
  • La bisexualité est inclue dans le lesbianisme depuis de décennies (✩)
  • Le féminisme radical sépare les bisexuel·les de la communauté (✩)
  • Certain·nes bisexuel·les ont été déconnecté·es de leur histoire par le séparatisme lesbien (✩)
  • ‘Saphique’ n’est pas un synonyme de lesbien (✩)
  • Les femmes bisexuelles subissent parmi les plus hauts taux de violences sexuelles de
    la communauté. (Pas spécifiquement à propos du lesbianisme bisexuel, mais plutôt pour réfuter l’argument que les bisexuel·les ne subissent pas de violences sexuelles des
    hommes.) (✩)
  • L’idée que le lesbianisme bisexuel est nuisible car il rendrait les lesbiennes
    “disponibles pour les hommes” est biphobe. (✩) (♡)
  • Le lesbianisme peut être flexible (✩)
  • La bisexualité peut aussi être flexible (✩)
  • Oui, les hommes bisexuels gay existent aussi, ce n’est pas uniquement pour les
    lesbiennes (✩) (♡)
  • "Les lesbiennes bi existent-elles ?" de Luxander (✩)
  • Lavender Woman, Volume 2, publication 5, Aout 1973: "Qu’est-ce qu’une lesbienne?
    Pour moi, une lesbienne est une femme orientée vers les femmes ; les bisexuelles
    peuvent être lesbiennes..." (✩)
  • Lani Kaahumanu, "Bisexualité et discriminations", BBWM Vol. 3, No. 6, Dec 1985-
    Jan 1986: "... ma conscience lesbienne n’est pas perdue maintenant que je réclame ma bisexualité [...] Ma conscience politique est lesbienne mais mon mode de vie est
    bisexuel..." (✩)
  • Robyn Ochs, "Bi du mois: Betty Aubut", Bi Women Vol. 5, No. 2, Avril-Mai 1987:
    "Je m’identifie comme lesbienne bisexuelle.” Je m’identifierai toujours politiquement comme bisexuelle, ce qui pour moi veut dire s’opposer aux catégories restrictives [...] Je me considère gay. Je pense que les bisexuel·les sont gay, et la libération gay est
    notre libération..."(✩)
  • Amy Wyeth, "Ne supposez rien", Bi Women Vol. 13, No. 4, Aout-Septembre 1995: "Malheureusement, beaucoup de mes expériences en tant que femme bisexuelle s’identifiant en tant que lesbienne m’ont fait comprendre qu’avoir une apparence ou un comportement qui diverge de l’attendu implique que je ne serai pas acceptée
    comme appartenant vraiment à la communauté lesbienne." (✩)

FAQ

(Work In Progress, elle sera complétée à mesure que je tombe sur d’autres arguments)

1) Lesbienne n’est pas un terme parapluie, utilisez un autre terme à la place. Les lesbiennes bi n’existent pas.

Lesbienne a été un terme parapluie, et nous en avons de nombreuses sources ! Il n’y a pas de débat à avoir ; nous savons que les femmes bi ont été exclues de la communauté lesbienne, donc utiliser cet argument en tant que tel est de la mauvaise foi.

De plus, si l’utilisation d’étiquettes spécifiques est acceptable, pourquoi ne pas laisser les gens utiliser celui-ci ? Pourquoi, au nom de l’utilisation de plus d’étiquettes, essayer de restreindre l’utilisation d’étiquettes non seulement inoffensives, mais aussi vielles de plusieurs
décennies ? Qui suis-je, ou qui que ce soit, pour dire aux lesbiennes qu’elles ne peuvent pas utiliser des termes qu’elles ont historiquement eu le droit d’utiliser ? Nous ne pouvons pas ignorer notre propre histoire, les membres plus âgés de notre propre communauté, qui ont parlé de cette étiquette depuis des décennies, pour ensuite prétendre soutenir l’histoire en effaçant le lesbianisme bisexuel.

Hurler encore et encore que les expériences de quelqu’un n’existent pas ne les feront pas disparaitre. Ne pas croire en une zone grise entre le lesbianisme et la bisexualité ne réduira pas au silence toutes les personnes qui y vivent déjà.

Toutes les lesbiennes ont une histoire riche et ont fait groupe ensemble depuis des siècles. Celleux qui essaient de nous diviser depuis moins d’un siècle ne peuvent pas changer notre histoire. De plus, « gay » a été un terme parapluie depuis plus longtemps que moi ou qui que ce soit qui lit ces lignes, et il n’y a jamais eu aucun souci avec. C’est incohérent de dire que
« lesbienne » est le seul terme qui ne peut avoir de variations, d’autant plus quand les sources historiques montrent que c’est faux.

2) Mais il nous faut des espaces pour des expériences spécifiques

Le lesbianisme n’a pas à être à propos de ce qu’il exclut. Quand quelqu’un dit qu’iel est lesbienne, cela veut dire qu’iel aime les femmes. Ne pas donner plus de précisions est valable, et en donner plus si vous le souhaitez est également valable.

Les étiquettes ne sont souvent pas nettes et précises, et « lesbienne bi » peut tout à fait être considéré comme une expérience spécifique nécessitant un espace et de la reconnaissance.

Cela présume aussi que des sous-groupes dans le lesbianisme ne peuvent pas exister, alors que les sous-groupes sont normaux et présents dans toutes les autres étiquettes.

Les étiquettes peuvent être larges et avoir des groupes spécifiques en elles, comme pour n’importe quel groupe.

(Aussi, il est important de noter : bisexuel·le veut simplement dire « aimer deux genres ou plus ». Une femme aimant à la fois les femmes et tout ou partie des genres non-binaires peut aussi utiliser bisexuelle, si elle le veut. Bien qu’aimer les genres binaires et non-binaires est vu comme l’usage le plus courant du terme, c‘est loin d’être le seul.)

Si vous voulez un espace spécifiquement pour les femmes aimant uniquement les femmes, peut-être que vous ne devriez pas utiliser un terme utilisé historiquement par nous toustes.

Ce n’est pas aux personnes qui ont toujours été là de partir à cause des personnes ne se sentant pas à l’aise de part leur existence.

Transgenre, non-binaire, MOGAI, queer, m-spec, même gay, toustes ont leurs variations de signification pour des personnes différentes, et avoir des différences d’identité ne veut pas dire qu’ils doivent soudainement se séparer de la communauté lesbienne.

3) Avoir une préférence forte ne rends pas moins bisexuel·le

S’il vous plaît, lisez le deuxième mot de « lesbienne bi », et expliquez-moi comment quelqu’un ne s’identifierait pas à une étiquette tout en l’utilisant. Il n’y a absolument rien de mal à être bisexuel·le, mais :

  1. C’est probablement pour ça que les lesbiennes bi se définissent comme bisexuel·les !
  2. Juste parce que c’est ok de s’identifier d’une manière, ne veut pas dire qu’on le doit, si ça ne vous convient pas ou ne suffit pas pour vous définir correctement.
  3. Etre partiellement bi ne veut pas dire qu’on ne peut pas utiliser une autre étiquette en plus. Ce n’est pas à vous de choisir les étiquettes dont quelqu’un à besoin ou pas.

Il y a un désaccord fondamental dans la communauté sur la signification des étiquettes. Certain·es semblent penser qu’elles n’ont aucun rapport individuel ou d’expériences spécifiques à un individu, et doivent exclusivement être regroupées sous des termes plus larges qui s’appliquent techniquement, au lieu de termes plus spécifiques, au prix de leur confort. Cela a été débattu et critiqué par des membres plus anciens de la communauté, en particulier les activistes bi.

Ce type de raisonnement est beaucoup utilisé contre les personnes pan, poly et omni (NdT : pan, poly et omni sont des étiquettes contenues sous l’étiquette parapluie bi), ainsi que contre les lesbiennes m-spec. Je ne devrais pas avoir besoin d’expliquer en quoi c’est un raisonnement cruel. Les étiquettes sont des choses que nous choisissons pour nous-même selon nos expériences et la manière dont nous voulons les définir. Essayer de forcer quelqu’un à rentrer dans une boite où iels ne veulent pas être est honteux, et déforme l’utilisation première des étiquettes.

4) Les Mspec gay n’existent pas, donc les mspec lesbiennes existent à cause de la lesbophobie

Les Mspec gays existent. (regardez les sources)

Ils ont des drapeaux et j’ai personnellement rencontré des personnes utilisant cette étiquette. Il y a également de nombreuses déclinaisons d’hommes gay parlant d’une attirance rare pour les femmes. Le fait est que l’identité lesbienne est davantage limitée que l’identité gay à cause du séparatisme lesbien et l’importance du féminisme radical dans notre communauté. Prétendre que ce n'est pas un problème majeur dans la communauté serait un mauvais service à lui rendre, quelle que soit votre position personnelle sur les lesbiennes Mspec.

Les femmes bies et autres wlw (NdT : women love women) ont été exclues de la communauté lesbienne par des féministes radicales, et le débat portant sur le droit à faire partie de cette communauté n’est pas nouveau. Pour celleux qui voient le lesbianisme comme un courant politique et non comme quelque chose que nous sommes, elleux voient le lesbianisme comme une détestation des hommes et non pas un amour pour les femmes.

Il serait ridicule de clamer qu’un argument porté depuis des décennies par des lesbiennes est lesbophobe. Ce qui est plus probable : les wlw (ndr : women love women) ont été poussées hors de la communauté et se sont battues contre cela depuis longtemps et ce combat est devenu visible dans nos communautés, ou, les femmes mspec ont soudainement voulu être lesbiennes sans pour autant vouloir blesser leurs camarades wlw ? Je vous laisse choisir.

5) Pourquoi ne pas utiliser le terme saphique ?

Si quelqu’un vous vole un mot – un dont vous vous êtes servi, avec lequel vous avez milité depuis des années. Vous sentiriez vous mieux si cette personne vous disait « eh bien, ne t’inquiète pas, tu peux utiliser cet autre mot (tant que tu ne prends l’autre, ne le tords pas) » ? Probablement pas.

Sans oublier qu’il y a des gens qui disent que saphique peut seulement être utilisé par des lesbiennes. Chaque mot dans cette communauté qui a appartenu à de nombreux groupes a été transformé en une étiquette « des femmes aimant seulement des femmes », qu’importe que ce mot ait eu un autre sens, et qu’importe le nombre de preuves historiques le démontrant.

Butch/femme, saphique, lesbienne et d’autres termes que nous avons, laissez-moi vous le rappeler, utilisé depuis longtemps, et que vous essayez de nous retirer pour simplifier ces définitions.

6) Le fait que les femmes Mspec puissent utiliser « lesbienne » va permettre aux hommes de nous faire du mal plus facilement

Les hommes nous violenteront quelque soit la façon dont nous nous identifierons. La misogynie des hommes (NdT : cis) n’est pas la faute des femmes (NdT : et des personnes non-femmes). Etre lesbienne ne doit pas devenir notre seule raison de refuser un homme. Les femmes bisexuelles ne veulent pas forcément être avec des hommes. « Non » devrait être une raison suffisante pour dire non à un homme, et si ledit homme nous fait du mal en conséquence, c'est la faute des hommes, pas des femmes bi. « Non » devrait toujours être suffisant, que vous puissiez ou non être attiré·e par un homme à un moment ou à un autre.

Cet argument tient du « victim blaming » (NdT : blâmer une victime pour les actions de saon agresseur·euse). Cela implique, si ce n’est pas dit explicitement, que les femmes bies méritent les agressions qu’elles subissent, ou ne les subissent pas toutes, parce qu'elles peuvent parfois être attirées par des hommes.

7) D’accord, « lesbienne » était un mot réservé à toutes les wlw (NdT : women love women) mais ce n’est plus le cas donc utilisez simplement bi s’il vous plait

Si nous avions volontairement quitté la communauté, cet argument serait entendable. Mais ça ne s’est pas passé comme ça. Nous avons été éjectées contre notre volonté, et nous tentons d’arrêter ça depuis longtemps. Ensuite, de nos jours, utiliser seulement « lesbienne » ou
« bie » n’est pas assez précis pour notre identité personnelle. C’est pour cette raison que beaucoup d’entre nous utilisent « bi lesbienne ». La résurgence des « bi lesbiennes » est en partie due au besoin d’utiliser cette étiquette, pour expliquer des expériences que nous ne pouvions exprimer autrement.

8) Mais les femmes Mspec sont « xyz » (NdT : n’importe quel argument)

On arrête là, la biphobie a été un moteur du séparationnisme. Les femmes bies étaient « trop proches », « disponibles pour les hommes », « traitres aux autres femmes », et autant d’autres choses qui nous rendaient « incompatibles » aux yeux de certaines lesbiennes.

Si les femmes bisexuelles, et autres Mspecs, vous effraient tant au point que partager une étiquette avec elles vous dégoute, vous devriez probablement travailler sur vos propres biais plutôt que nous les reprocher.

9) Comment définiriez-vous « lesbienne » dans ce cas ?

Une définition présente dans « Lavender Woman, vol. 2 » m’avait particulièrement plu : « des femmes attirées par des femmes ». (comme le lesbianisme inclut aussi beaucoup de personnes non-binaires, ça pourrait aussi être une personne nb attirée par les femmes – NdT : ou plus simplement des personnes nb se reconnaissant comme bies/lesbiennes).

Je peux peut-être être attirée par d’autres genres, mais je suis d’abord attirée par les femmes et mon mode de vie tourne autour du fait d’aimer d’autres femmes, c’est pourquoi je me sens plus proche de l’étiquette « lesbienne » que de l’étiquette « bisexuelle », mais ça relève techniquement des deux.

Il faut garder en tête que des personnes peuvent et vont définir le lesbianisme différemment. Certaines personnes sont seulement intéressées par des femmes, d’autres non, et ni l’une ni l’autre ne sont inférieures. Je dirais personnellement qu’être « woman-oriented » est un bon moyen d’y faire référence, mais je ne peux parler qu’en mon nom.

10) Toutes les femmes Mspec doivent-elles s’identifier comme lesbiennes dans ce cas ?

Bien sûr que non, les étiquettes sont seulement des étiquettes. Celles que tu choisis d’utiliser pour toi. Personne ne devrait utiliser l’étiquette « lesbienne » sans le vouloir, et beaucoup de femmes bies vont préférer utiliser bi. Il n’y a rien de mal à cela et aucune ne devrait être poussée à s’identifier avec une communauté où elles ne veulent pas être.

L’idée du lesbianisme Mspec n’est pas de forcer chaque femme Mspec à être lesbienne, mais plutôt de laisser cette possibilité si elles s’y retrouvent et le veulent. Beaucoup de personnes bies (+ d’autres Mspec) continuent d’être en accord avec la communauté lesbienne et son histoire et d’autres non. Les deux groupes peuvent et doivent être respectées ; il n’y a pas besoin d’être ou l’un ou l’autre.

11) Comment appeler une lesbienne simplement attirée par des femmes ?

Pour commencer, elles peuvent toujours utiliser « lesbienne » . Une lesbienne est attirée par des femmes (ou personnes nb) donc si une lesbienne voulait dire « je suis attirée par des femmes », cette étiquette définit déjà cela. Aucune lesbienne n’est automatiquement Mspec quand quelqu’un utilise ce mot ; si quelqu’un s’identifie à lesbienne et juste comme ça, c’est tout ce que j’ai besoin de savoir, et je ne tirerai aucune conclusion sur l’aspect Mspec (parce que spéculer sur son identité ne me regarde pas vous savez).

Mais si quelqu’un voulait spécifier qu’elle est exclusivement attirée par d’autres femmes, elle pourrait dire qu’elle est monosexuelle. Monosexuel est une étiquette pour définir quelqu’un qui n’est pas Mspec. Ca inclut les hommes gay mono, les lesbiennes mono, les personnes hétérosexuelles, et toute personne attirée seulement par un genre. Beaucoup semblent détester ce terme et il me semble que c’est pour la même raison que le terme « allo » : incompréhension ou fanatisme.

12) En tant que lesbienne, je me sens invalidée par l’existence des lesbiennes bi

Si l’existence de quelqu’un vous invalide, vous devriez travailler là-dessus, pas nous. Comme je l’ai déjà dit : ce n’est pas aux gens dont l’existence vous est inoffensive de changer, simplement pour que vous puissiez vous sentir confortée par une étiquette qui à la base était inclusive. Posez-vous la question : pourquoi êtes-vous si effrayée, ou en colère contre ça ? Pourquoi avez-vous une telle réaction instinctive envers leur existence et leurs expériences? Pourquoi d'autres personnes ayant des expériences valables vous donnent-elles l'impression que c’est ce qui invalide la vôtre ?

Vous ne pouvez pas forcer les gens à adopter votre opinion afin de vous sentir mieux dans votre peau et dans vos expériences.

Forcer d’autres personnes et invalider leur vécu ne sert à rien ni à personne. Cela va blesser des gens, et si c'est ce qu'il faut faire pour vous sentir validée, alors je dois le dire à nouveau : c'est quelque chose sur lequel vous devez travailler.

J’ai conscience que parfois, lorsqu'une étiquette dans laquelle vous vous sentiez à l'aise a commencé à être adoptée par d'autres personnes que vous ne comprenez pas, et qui ont eu des expériences différentes de vous, cela peut sembler vous aliéner à votre communauté.
Il m’a d’abord fallu admettre que j’avais du mal avec le changement, j’ai tant à apprendre d’autres personnes. Une fois fait, j’ai commencé à apprendre et parler à ces groupes et j’ai changé grâce à cela. Je ne peux vous forcer à accepter quiconque, la seule chose que je peux faire c’est de vous demander de les comprendre.

13) L’étiquette « lesbienne » était inclusive parce que ce n’était pas une identité, mais un acte. Elle ne peut plus être un terme parapluie.

Ça n’a pas vraiment de sens quand tu en arrives à ce point. Qu’est-ce qu’une identité sinon quelque chose à quoi on peut s’identifier ? En quoi « lesbienne devenue une identité et non un acte » est subitement devenu hermétique aux femmes bisexuelles ? Rappelez-moi qui a décidé que « lesbienne » devrait être uniquement pour les femmes qui aiment exclusivement des femmes ? C’est une minorité qui a décidé que les femmes bi étaient trop « sales » pour être incluses avec les lesbiennes, parce qu’elles pouvaient aimer des hommes. Pourquoi les bisexuelles n’ont-elles pas eu l’opportunité d’en discuter aussi ?

Pourquoi le séparatisme lesbien, une communauté remplie de personnes transphobes et biphobes, a-t-il pu choisir ce que ce mot signifiait, plutôt que des personnes qui s’y identifiaient depuis des décennies – et pourquoi leur opinion semblent-elles être considérées comme plus importantes que les femmes bi qui ont aidé à construire la communauté depuis le départ ?

Dire que « lesbienne » n’était pas exclusif parce que considéré comme « juste un acte » est faux. Etre lesbienne n’était pas seulement un acte, c’était quelque chose que des personnes utilisaient comme identité et communauté, bien avant que le séparatisme lesbien n’existe.
« Tribade » était le mot originellement utilisé pour décrire « l’acte d’être lesbienne » et quand « lesbienne » est devenue une identité plus solide, celle-ci était encore bi-inclusive.

Les femmes bies s’identifiant comme lesbiennes, non seulement parce qu’elles sortaient avec des femmes, mais parce qu’elles étaient dans la communauté lesbienne, avec d’autres lesbiennes, et que toutes s’identifiaient comme lesbiennes. Elles étaient tout autant lesbiennes que d’autres, bisexuelles ou non, car les lesbiennes n’ont jamais été exclusivement attirées par des femmes. Quelqu’un s’identifiant comme lesbienne, quelle qu’en soit la raison, fait de

« lesbienne » une partie de son identité. « Lesbienne » a toujours été une identité, et si celle-ci a changé, elle l’a été par la force, elle n’a pas évolué naturellement ou par magie.

Il est inquiétant que les personnes qui ont vu ce que le séparatisme lesbien a fait à la communauté, comme il l’a rempli de féministes radicales dont l’idéologie était néfaste, et qu’elles préfèrent le voir comme le début de la communauté, parce qu’elles le considérent comme meilleur que quand celle-ci comprenait les femmes bisexuelles.