Discours trans et assimilation

Le queer n’est pas une zone d’occupation stable. Le queer n’est pas simplement une autre identité qui peut être punaisée sur une liste de catégories sociales nettes, ni la somme quantitative de nos identités.

— Bash Back!  

Ceci est un billet d'opinion, de mon point de vue de femme trans non-binaire.
Il n'est pas à prendre comme une attaque mais une inquiétude certaine.

Plus je vois des tentatives d'assimilation des discours trans, plus je vois le danger de celle-ci. Les femmes trans ne sont pas des femmes cis comme les autres. Les discours et pratiques politiques nous visant ne sont pas les mêmes.

On ne peut pas juste combattre la misogynie quand notre droit à l'auto-détermination est systématiquement remis en question. On ne peut pas parler de nos sexualités comme identiques à celles des personnes cis.

Il nous faut des endroits où lutter, et pour ma part ce sera toujours depuis des endroits où les identités politiques sont remises en cause, mais pas l'autoid[1].

Avoir une place dans le féminisme ne signifie pas s'effacer dans les autres discours féministes. Avoir une place dans les discours communautaires (si tant est que cette place existe vraiment) LGB(TI) ne signifie pas s'effacer dans les autres discours.

Les personnes trans, autoid, out, au placard, les personnes genderqueer et non-binaires, en passant par les travestis, drag queens, folles, jusqu'aux butchs, nos discours et pratiques sont trop nombreux pour retourner s'inscrire dans des lieux où l'autoid n'est pas la règle, où il nous faut négocier notre existence.

Toute inscription de nos discours dans un cadre cisnormé est étouffante.

S'émanciper ce n'est pas prendre en traitre les autres et les lâcher, s'émanciper c'est prendre la place qui nous revient, mais pour mieux détruire le discours sur le genre, pas lui donner un nouveau souffle.

Les femmes trans ne sont pas des femmes cis comme les autres.


  1. auto-détermination de son identité ↩︎